La valse du bambocheur

Hé, yaïe, depuis l'âge de quatorze ans,
Je suis après rouler manche à manche,
Après rouler avec ma bouteille dans ma main,
Après essayer d'en trouver, mais d'en trouver une autre comme toi,
Mais t'es la seule mon coeur désire

Oh, yaïe, chaque fois je pars de la maison,
Pap et Mam se mettent à pleurer.
Ça me suit jusqu'à la porte de cour
En disent, "Toi, bon rien, fais pas ça.
Viens, donc, nous rejoindre.

Oh, yaïe, moi, j'ai toujours dit, toujours dit à mon vieux pap,
Et ma chère vieille bonne maman, yaïe,
Moi, je connais je suis bon rien mais
Je suis bon rien pour moi-même.
J'ai jamais fait rien à personne.

Hé, bébé, aujourd'hui n'importe ayoù,
N'importe ayoù moi, je peux passer,
Blanc et noir, ça me pointe au doigt, chère,
En disant, "'Garde-le là. 'Garde-le là, mais grand bon rien,
Le rouleur et bambocheur.

Oh, yaïe, aujourd'hui, je suis condamné,
Condamné à rouler ma bourouette sur ma planche de six pouces
Quatre-vingt-dix-neuf ans.
Quatre-vingt-dix neuf ans, c'est la limite d'un bon rien.
Ce ça le reste de ma vie aussi loin de ça moi, j'aime.

Et quand j'étais petit, moi, je braillais pour des patates.
Et quand je suis venu moyen, moi, je braillais pour ma bouteille.
Asteur moi, je suis grand, après brailler pour les petites veuves.
Je serais content m'en avoir un et l'amener à ma maison.